Ce matin, Hugo doit se rendre chez un client. Dans ce nouveau quartier d’affaires, la rue est en travaux. Un panneau attire son attention :
👉 « Ici on travaille pour le prolongement du réseau de chaleur et de froid dans la ville ».
Bonne nouvelle ! Hugo connaît maintenant les réseaux de chaleur (rappelez-vous sous la douche) mais en rentrant, Hugo a décidé de creuser (pas littéralement, bien sûr 😄) parce que le mot “froid” l’intrigue.
Il a découvert que sous ses pieds, un autre réseau caché travaille discrètement pour aussi rafraîchir les immeubles de la ville. Il n’est pas peu fier quand il apprend qu’il y en a seulement 43 en France, dont un près de chez lui.
“Mais qu’est-ce qu’un réseau de froid ?” lui demande Sofia.
➡️ Un réseau souterrain de canalisations, contenant de l’eau très froide. Les immeubles connectés se servent de ce froid pour “climatiser”, sans avoir de système en toiture par exemple qui réchauffent inutilement la ville ou bien des systèmes individuels encore plus polluants.
Un réseau caché qui chauffe ou refroidit toute la ville
Sous nos pieds, un réseau souterrain transporte une énergie invisible mais essentielle : c’est le réseau de chaleur urbain ou de froid !
Hugo a appris que ces réseaux fonctionnent grâce à une grande usine centrale. Cette dernière utilise souvent des énergies renouvelables comme :
- La biomasse (bois, résidus agricoles)
- La géothermie (chaleur extraite des profondeurs de la Terre)
- Ou même l’énergie récupérée des déchets ménagers incinérés
La chaleur ou le froid ainsi produits circulent dans des canalisations souterraines, transportant de l’eau froide ou chaude ou de la vapeur jusqu’aux immeubles connectés. Ces derniers utilisent cette énergie pour refroidir ou chauffer et avoir de l’eau à bonne température pour faire la vaisselle ou prendre une douche.
Ce réseau, discret et efficace, permet de rafraichir ou chauffer des quartiers entiers sans perturber visuellement la ville : tout se passe sous nos pieds.
Des travaux utiles
Pour les maires et les collectivités, s’engager dans le développement d’un réseau de froid ou de chaleur, c’est bien plus qu’un simple projet d’infrastructure : c’est un investissement pour l’avenir.
Quelques raisons de se lancer :
Soutenir la transition énergétique
En favorisant des énergies renouvelables et locales, les réseaux de chaleur et de froid répondent directement aux objectifs climatiques.
Offrir un chauffage accessible
Les réseaux de chaleur et de froid permettent de mieux contrôler les coûts pour les usagers, un atout en ces temps de crise énergétique.
Rendre la ville plus attractive
Proposer des infrastructures modernes, invisibles et respectueuses de l’environnement est un gage de qualité de vie pour les habitants et les entreprises.
Anticiper les réglementations
Les normes environnementales évoluent rapidement. Les réseaux de chaleur et de froid permettent aux communes de prendre une longueur d’avance sur les exigences futures.
De quoi est constitué un réseau de froid ?
D’une ou plusieurs centrales de production de froid
D’un réseau de canalisations permettant le transport de la chaleur extraite des bâtiments par
un fluide caloporteur (en général de l’eau) dont la température se situe entre 1 et 12°C à l’aller,
et entre 10 et 20°C au retour
De points de livraisons, appelés sous-stations, assurant la collecte de la chaleur dans les
immeubles à rafraîchir
Les réseaux de froid constituent une alternative performante aux systèmes de refroidissement individuels. Ils se distinguent par leur efficacité énergétique élevée en exploitant des sources naturelles comme les lacs, les rivières, les mers ou le sous-sol pour évacuer la chaleur du fluide caloporteur et ainsi assurer le refroidissement.
À Paris, par exemple, une grande partie de la demande en froid est couverte grâce à la fraîcheur de la Seine. De manière similaire, certains réseaux utilisent directement la fraîcheur de l’eau ou de l’air ambiant grâce à la technologie du « free cooling« . Cette méthode est particulièrement efficace lorsque la température de la source naturelle est inférieure à celle du réseau, ce qui se produit durant une fraction de l’année.
Cependant, lorsque la température de la source renouvelable est trop élevée pour assurer un refroidissement direct, le réseau de froid doit s’appuyer sur des groupes frigorifiques, également appelés « groupes froid« . Ces dispositifs extraient la chaleur du milieu à refroidir (la source froide) et la transfèrent vers un milieu extérieur, comme l’eau ou l’air ambiant, qui devient alors la source chaude en se réchauffant.
